Rétablissement

"Le rétablissement, c'est une attitude, une façon d'aborder la journée et les difficultés qu'on y rencontre. Cela signifie que je sais que j'ai certaines limitations et qu'il y a des choses que je ne peux pas faire. Mais plutôt que de laisser ces limitations être une occasion de désespoir, une raison de laisser tomber, j'ai appris qu'en sachant ce que je ne peux pas faire, je m'ouvre aussi aux possibilités liées à toutes les choses que je peux faire."

Patricia Deegan

Patricia E. Deegan est une usagère américaine et docteur en psychologie. Patricia est considérée comme étant l'une des pionnières du rétablissement.

Le rétablissement peut être vu de deux façons différentes :

  • le rétablissement expérientiel, appelé « subjectif », qui appartient exclusivement à la personne qui le vit, et
  • le rétablissement clinique, dit « objectif », parce qu'on peut le mesurer par des examens cliniques.

L’un des concepteurs du mouvement du rétablissement, William Anthony, définit le rétablissement comme « processus foncièrement personnel et unique qui vise à changer ses attitudes, ses valeurs, ses sentiments, ses objectifs, ses aptitudes et ses rôles. C’est un moyen de vivre une vie satisfaisante, remplie d’espoir et productive malgré les limites résultant de la maladie. Le rétablissement va de pair avec la découverte d’un nouveau sens et d’un nouveau but à sa vie ».

Le rétablissement est une démarche qui vise à reprendre un contrôle sur sa vie, à s’y sentir bien et à prévenir les rechutes, en partant de ses ressources propres.

Il permet, non pas de maîtriser à tout prix ses symptômes, mais d’apprendre à vivre avec eux. Le rétablissement n’est pas la guérison.

Vous souhaitez en apprendre plus sur le rétablissement ?

L'association En Route a publié un carnet illustré appelé La Fleur de Patricia.

Dans ce carnet, l'asbl En Route tente d'apporter une information claire, non exhaustive, vulgarisée et critique sur le rétablissement en santé mentale.

 

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En matière de rétablissement, il existe également une offre néerlandophone sur Bruxelles.

La 'HerstelAcademie' a été créée il y a environ 4 ans et puise sa source dans les 'recovery colleges' en Angleterre.

Ces académies proposent des cours sous forme de petits modules et qui traitent de différentes thématiques autour du rétablissement :
la dépression, le sommeil, le stress, la psychose, etc.

L'offre est uniquement accessible en Néerlandais. Si vous maîtrisez la langue, n'hésitez pas à y participer.

Vous trouverez plus d'informations ici : https://www.herstelacademie.be/brussel-herstelacademie/ ainsi que sur notre page Herstel.

 

L’INDISPENSABLE CARNET DE L’USAGER

Il vient de sortir de presse et s’appelle Mon carnet de rétablissement. Outils et Réflexions. À destination première de l’usager et de l’usagère, ce document richement illustré (témoignages, citations et dessins), se partage avec nos proches, nos pairs et/ou nos soignant(e)s. Mais pourquoi avoir choisi ce titre? Aller de mieux en mieux demande à la fois de s’outiller, de réfléchir et de se rencontrer.

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S'outiller

L’outil est ce qui permet d’effectuer un travail. Ici, un travail sur nous-mêmes. Il peut s’agir d’un simple crayon et d’un bout de papier ou, plus élaborés, d’un plan de crise ou d’une carte réseau. Il peut s’agir aussi de notre propre expérience. Les outils de rétablissement sont innombrables. Nous en avons choisi plusieurs. Ceux-ci sont accompagnés d’une foule d’informations et de questions auxquelles il est demandé de répondre mais à notre rythme, sans aucune forme d’obligation. Un(e) pair-aidant(e) d’un lieu de liens, par exemple, peut nous accompagner dans ce travail de connaissance de nous-même.
Le lien créé avec lui/elle rendra notre travail vraiment intéressant et porteur d’espoir !

Réfléchir

Se rétablir, c’est aussi réfléchir et exercer notre esprit critique. Les deux derniers chapitres s’y attellent plus précisément. Les questions y sont nombreuses également. Quels sont nos droits d’usager(ère)s ? Comment pouvons-nous travailler à l’horizontalisation de la relation soigné(e) – soignant(e) ? En quoi consistent le partenariat et la participation ? Le choix de l’usager(ère) se place au centre. Oui mais encore ? Comment communiquer et prendre conscience que c’est l’usager(ère) qui se rétablit et non, le/la soignant(e) qui lui, soutient, réconforte et accompagne ?

Se rencontrer

Et si nous commencions par nous rencontrer ? Ainsi se termine le dernier et cinquième chapitre consacré à la stigmatisation et l’auto stigmatisation, obstacles majeurs au rétablissement des personnes en souffrance psychique. C’est une question supplémentaire qui laisse entrevoir une petite porte de sortie. Puisque, comme l’écrit Marie Absil (ABSIL Marie (2015). Stigmatisation et santé mentale.
www.psychiatries.be/tag/serie-stigmatisation-et-sante-mentale), « quand les « fous » ont un visage, une histoire, que ce sont nos voisins, des personnes que nous croisons au quotidien, on peut observer à la longue un changement de comportement. (…). Que se passerait-il si la prise en charge ne se centrait plus principalement sur les manques des usagers mais s’activait également au départ des capacités des personnes ? ». C’est exactement l’un des défis majeurs du concept de rétablissement : mettre le focus sur les forces des personnes et non plus sur leurs faiblesses.

Un carnet à qui donner du sens

Mon carnet de rétablissement. Outils et Réflexions représente la suite d’un premier carnet axé sur le rétablissement en tant que tel et paru en 2018 : La fleur de Patricia (COLLECTIF(2019), La Fleur de Patricia, carnet du rétablissement en santé mentale à destination de l’usager, de son proche et du professionnel. En Route asbl). Ces deux carnets sont le fruit de collaborations entre pair-aidant(e)s, soignant(e)s, chercheur et correctrices. Sans oublier les nombreux usagères et usagers qui nous ont offert leurs témoignages.

Les deux carnets sont disponibles gratuitement en format papier en communiquant avec la Clinique Sans Souci au 02/478.04.33